Je vous invite à lire cet article, trouvé sur 24hgold, qui explique le grand écart fait par nos gouvernements entre la tentative de relance en 2009-2010 puis la rigueur imposée depuis 2011 essentiellement sous forme de hausses d'impôts (et ce n'est pas fini!) et propose une troisième voie que je préconise aussi : simplification drastique des impôts et taxes, simplification drastique de nos services et administrations publics et ainsi créer un environnement favorable aux entrepreneurs. C'est la seule voie pour se tirer par le haut de la crise dans laquelle nous sommes. Seule remaqrue de ma part sur cet article : je doute fort qu'un impôt sur le revenu proportionnel de 18% et une TVA de 12% suffisent à financier les services publics français.
Conjuguer austérité et croissance, par Nathan Lewis
Les dirigeants Européens disent aujourd’hui vouloir conjuguer croissance et austérité. Tout cela peut sembler bien beau mais, en réalité, ils n’ont aucune idée de comment y parvenir.
En 2008, j’écrivais que l’attitude typique des gouvernements médiocres aux problèmes économiques serait de combiner “austérité” et “stimulus.” Ce sont là exactement les termes qu’ils utilisent aujourd’hui. Ils ne sont même pas capables d’inventer de nouveaux termes et utilisent toujours les mêmes, génération après génération.
Je ne pensais pas qu’ils puissent faire mot pour mot ce que j’avais prédit.
Les gouvernements rebondissent entre stratégies d’austérité et de stimulus, et commencent finalement à découvrir qu’elles sont toutes deux vouées à l'échec.
Stimulus signifie généralement augmentation des dépenses gouvernementales. Tôt ou tard, les gens finissent par découvrir qu’il tend à favoriser le gaspillage et les capitalistes de copinage et à entraîner l’explosion de la dette du gouvernement, après quoi le système politique se tourne à nouveau vers des mesures d’austérité.
Austérité est synonyme d’une augmentation des taxes et d’une diminution des dépenses. Plus les taxes augmentent, plus on réalise que personne ne veut d’une réduction des dépenses, tout particulièrement si l’économie s’effondre en raison de taxes trop élevées. Les seules réductions de dépenses qui voient le jour tendent à aller au détriment des secteurs les plus bénéfiques à la société, alors que le gaspillage et les pots-de-vin des capitalistes de copinage continuent sans répit. L’affaissement de l’économie entraîne une baisse des recettes fiscales et le déficit gouvernemental continue de se creuser.
Le public finit après un certain temps par se plaindre du fait que les services les plus importants souffrent de réductions de dépenses, dans le même temps que le nombre de bureaucrates augmente de plus belle. Les capitalistes de copinage – aujourd’hui, les industries bancaire et militaire – reçoivent toujours des pluies de financements injustifiées. Les taxes, déjà bien trop élevées, continuent d’augmenter – comme si notre problème provenait d’une trop faible taxation ! L’économie s’effrite et le public fait entendre sa voix. En réponse, le gouvernement s’empresse de déclarer qu’il est impossible de réduire les dépenses, ne serait-ce qu’un petit peu, et se lance à nouveau dans une politique de stimulus.
Et qu’est donc le résultat de tout cela ? Plus de dépenses (dues au stimulus), et plus de taxes (dues à l’austérité), ce qui finit par laisser place à un climat économique moribond et entraîner des défauts souverains, comme nous avons pu le voir récemment.
Quelle pourrait bien être la solution à tout cela ? Que signifie conjuguer austérité et croissance ?
Je suggère une stratégie différente : une diminution des taxes (pour venir en aide à l’économie), accompagnée d’une réduction des dépenses (pour faire face au problème du déficit).
Une diminution des taxes devrait dans un premier temps prendre la forme d’une réforme de l’impôt, qui se révèlerait probablement fiscalement neutre en termes de recettes fiscales en pourcentage du PIB. En d’autres termes, il s’agirait d’une solution de type flat-tax telle qu’en ont mis en place de nombreux gouvernements au cours de ces dix dernières années et dont les résultats se sont toujours avérés positifs.
Peut-être le gouvernement ou son électorat désirerait-il même aller plus loin que cela et décide de réduire à la fois les recettes fiscales et les dépenses gouvernementales en pourcent du PIB. En revanche, une stratégie de fiscalité neutre peut, à elle seule, déjà permettre d’accomplir beaucoup.
La réduction des dépenses gouvernementales devrait se concentrer sur le maintien des services gouvernementaux les plus demandés, mais de manière plus efficace et moins coûteuse. Le nombre d’employés du gouvernement devrait être réduit jusqu’à ce qu’il suffise au maintien de ces services et leur compensation devrait être à la fois réaliste et pérenne. Certains services de santé (comme Medicare) devraient être restructurés afin d’apporter un service équivalent à moindre coût.
Les primes accordées aux capitalistes de copinage devraient être réduites ou, mieux encore, éliminées.
Pourquoi un électeur se plaindrait-il de telles mesures ? Les citoyens disposeraient d’un meilleur système de taxes et des mêmes services, et souffriraient de bien moins de gaspillage et de vol de la part de leur gouvernement. Une telle réforme du système de taxation serait bénéfique à l’économie et la réduction du gaspillage par le gouvernement libèrerait des ressources qui pourraient être redirigées vers le secteur privé productif, qui à son tour pourrait créer plus d’emplois.
Politiquement, il est bien plus simple de réduire les dépenses du gouvernement lorsque le secteur privé est en pleine expansion ou lorsqu’un meilleur système de taxation lui en offre le potentiel. Les entrepreneurs se rendront vite compte que le vent a tourné en leur faveur.
Cette stratégie n’a rien de nouveau. C’est la même que celle que Margaret Thatcher et Ronald Reagan ont tenté de mettre en place dans les années 1980.
C’est cette même stratégie qu’ont utilisé les dirigeants Japonais après la restauration Meiji en 1868. L’ancien code fiscal fut remplacé par un système minimaliste qui permit au gouvernement de tirer ses recettes fiscales d’un simple impôt foncier. Le reste de ses revenus provenait de taxes sur l’alcool.
Les dirigeants Japonais éliminèrent ensuite les bureaucrates dont ils n’avaient pas besoin en mettant en place une grande purge.
Ils introduisirent également une nouvelle devise nationale, le yen, qui fut lié à l’or et fixé à une valeur égale à celle du dollar (1/20,67e d’une once d’or).
Qu’en a-t-il découlé ? La première ère d’expansion industrielle au Japon. Aujourd’hui encore, près de 150 ans après que ces réformes aient été mises en place, le Japon demeure le seul pays ethniquement non-Européen à être considéré comme étant une économie développée.
Comment un gouvernement pourrait-il aujourd’hui mettre en place une telle stratégie ? Prenons l’exemple de la Grèce :
1) Faire défaut et restructurer la dette de son gouvernement. Les erreurs du passé ont des conséquences et il est aujourd’hui nécessaire pour ceux qui les ont rendues possibles de comptabiliser les pertes. L’incapacité de la Grèce à accéder à un financement de sa dette lui sera bénéfique en termes d’implémentation de réformes des dépenses.
2) Placer les banques insolvables sous administration et restructurer leurs dettes afin qu’elles puissent redevenir solvables et soient à nouveau capitalisées. Cela ne devrait rien coûter au gouvernement.
3) Mettre en place une réforme du système de taxation en instaurant par exemple un système de flat-tax avec taux de base de 18%, et une TVA d’environ 12% (contre 23% aujourd’hui). Nul besoin de quoi que ce soit d’autre.
4) Mettre en place une réforme des dépenses, en préservant les services les plus utiles et éliminant les dépenses inutiles, les compensations trop généreuses et toute forme d’avantage attribué aux capitalistes de copinage.
5) Maintenir une devise stable et fiable, ce qui pourrait revenir à conserver l’euro, tout en refusant l’ingérence des autres nations Européennes dans ses affaires domestiques. L’euro pourrait un jour ne plus être stable ou digne de confiance, auquel cas une autre solution devrait être envisagée.
‘Dans vos rêves’, me direz-vous. Et alors ? Pour qu’un plan puisse être mis en place, avec ou sans succès, il faut déjà en avoir un. Il est clair que ma stratégie soit meilleure que le rebondissement incessant entre austérité et stimulus que semblent aujourd’hui adopter les gouvernements.
Aussi irréaliste que cela puisse paraître, le gouvernement parvient parfois à accomplir de telles prouesses. Bien souvent, il y parvient en pleine crise. D’une crise, nous en disposons aujourd’hui en Grèce. Il semble que le timing soit parfait.
Nathan Lewis
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